
La parabole du rabbin sur le libre accès à la connaissance explique tout l'engagement de l'auteur, et illustre parfaitement la démarche du "libre".
Les autres chroniques d'Odyssée sont toujours consultables sur le Martin Winckler Webzine.
Dans un ghetto, il y a longtemps, le rabbin va voir la guérisseuse et lui dit : « J’ai besoin d’une potion pour soulager mes rhumatismes. »
La guérisseuse écrit quelques lignes sur un morceau de papier ; le rabbin la lit, il hoche la tête et dit : « Il y a des ingrédients qui ne sont pas kasher, là-dedans. J’ai besoin d’une potion que je puisse prendre le jour du shabbat. »
La guérisseuse lui répond : « Non, ça je ne peux pas te le donner. C’est interdit. »
Le rabbin insiste : « Mais moi, le jour du shabbat, je fais l’office, je m’occupe des malades et des mourants, je ne le ferai pas bien si je souffre. Donne-moi la formule d’une potion que je puisse prendre ce jour-là sans offenser Dieu. »
Et, comme il insiste, la guérisseuse lui dit : « D’accord, mais tu dois me jurer devant Dieu que tu ne la révèleras à personne. » Le rabbin réfléchit une seconde, puis il jure solennellement.
Le samedi suivant, il monte sur l’estrade et, à haute voix, lit la formule à tous les fidèles.
Le samedi suivant, il monte sur l’estrade et, à haute voix, lit la formule à tous les fidèles.
Pourquoi ? Parce qu’il pense que c’est un moins grand péché de se parjurer que de garder pour soi un secret pareil.
Quand on a accès à un savoir qui peut soulager ou libérer les autres, on n’a que deux choix possibles :
Ou bien on veut garder le pouvoir, et on se tait.
Ou bien on partage.
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