Au cours de toutes ces années de vie politique, j'ai observé ce qui se passait autour de moi. Et j'ai appris deux ou trois choses sur la politique.
D'abord, la politique, ce n'est pas "l'art du possible" comme disent les médiocres. C'est beaucoup plus ambitieux: la politique, c'est l'art de rendre possible ce qui est nécessaire.
Intellectuellement, ce n'est pas un art très compliqué: cela finit toujours par "oui" ou par "non". Mais c'est un art qui est tout d'exécution.
Car la politique n'est pas un jeu, un salon de thé ou un théâtre guignol: c'est un univers implacable, qui ne connaît que les rapports de force. Et souvent, c'est un univers injuste, qui soumet à une critique incessante ceux qui défendent pourtant l'intérêt général face à des puissants intérêts privés.
La politique est donc un métier dur. Et ceux qui en font doivent avoir un courage particulier: d'ailleurs, les vraies personnalités politiques sont des gens qui, dans les moments difficiles, tiennent le coup parce qu'ils ont du cran et du cœur.
Pour réussir en politique, il faut un idéal qui éclaire et une conviction qui soutient. Il faut de l'écoute, de la tolérance et de la générosité. Il faut savoir rester indépendant et, à l'occasion, demeurer intransigeant.
Il faut aussi du travail, beaucoup de travail. De la volonté pour tenir bon malgré les aléas de la vie. Et du caractère, pour savoir prendre position et s'y tenir, malgré les courants hostiles.
Enfin, il faut naturellement avoir de l'humour: il relativise les succès et les échecs. Et c'est le meilleur moyen de reconnaître une réalité contraire sans lui donner son consentement.
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